Autour d’un thème qui diffère d’année en année ...
LES SAMEDIS DU PRIEURÉ
LES ARTISTES AU PRIEURÉ
LES CÉLÉBRATIONS
Les Samedis du Prieuré
Les Samedis du Prieuré tentent de jeter des ponts entre Évangile et actualité sous le regard des créateurs d'imaginaire. Si l’Évangile ne trouve pas d’écho dans notre vie de tous les jours, il n’est qu’une parole futile et stérile. Le projet des Samedis est en effet de retraverser l’Évangile, au gré des cinq rencontres qui jalonnent la saison. Un même passage est proposé et mis en dialogue avec des textes choisis par l’invité.
La Bonne Nouvelle peut surgir d’une actualité sombre et tragique, mais il arrive aussi qu’au détour d’un reportage sur un sujet plus léger, une parole d’Évangile se fasse entendre. Chaque samedi réserve son lot de surprises et Dieu a de l’humour, du moins si l’on en croit les « intervenants » du Prieuré. Ce qui fait toute la richesse des Samedis, c’est la diversité des invités.
La foi, ou une foi différente, ou l’absence de foi, n’est jamais un critère de sélection. L’invité est une personnalité qui, en fonction du thème retenu, peut témoigner de son parcours, de ses engagements, de ses convictions. Ainsi, l’homme politique pourra parler d’une tragédie familiale qui a modifié sa pratique professionnelle, l’avocat témoigner du choc ressenti face à la découverte de charniers humains, l’architecte de la quête spirituelle qui l’anime dans son travail, le dramaturge des convictions politiques qu’il tente de faire passer, le moine de la poésie par laquelle il espère dire Dieu, etc.
Voici quelques exemples. Ces dernières années, nous avons accueilli le Père Abbé de Chimay, Dom Armand Veilleux mais aussi Paul Danblon, très engagé côté laïcité, ou encore Simone Susskind, Mgr Rouet, l’archevêque de Poitiers, Salah Echallaoui, inspecteur de religion islamique, le comédien–conteur Hamadi, Guibert Terlinden, aumônier des cliniques St Luc, de jeunes dominicains, Damien Vandermeersch, avocat général près la Cour de cassation, Elena Lasida qui fait dialoguer économie et théologie…
Les Artistes au Prieuré
Nous avons le bonheur de croiser des artistes et des écrivains très différents mais qui acceptent de nous confier un bout de leur chemin intérieur.
Des écrivains (Bernard Tirtiaux, François Emmanuel, Caroline Lamarche, Xavier Deutch, Jacqueline Harpman, Éric-Emmanuel Schmitt, Michel Lambert, Grégoire Pollet, Frank Andriat ..), des gens de théâtre ou de cinéma (Armand Delcampe, Jean-Marie Pétiniot, Suzy Falk, les frères Dardenne, Olivier Gourmet, Véronique Gallo, Sam Touzani ..), d’autres, du côté des arts plastiques (Maja Polakova, Myriam Kahn, Teresa Zielonko, Alfred Blondel…), des chanteurs et des musiciens (Didier Laloy, Pierre Bartholomée, Julos Beaucarne, Jean-Luc Fonck, Saule…) ou encore des dessinateurs (Mario Ramos, Kroll, Roger Leloup…).
Nous visons à éclairer trois facettes de l’invité. Comprendre d’abord ce qu’a été son inspiration de départ, ce qui l’a mis en route… Un deuxième temps se propose de jeter une passerelle entre l’artiste et le thème de l’année que nous vivons au Prieuré. Et enfin, le 3ème temps découvre ce que signifie, pour notre hôte, une approche spirituelle.
Ce qui est intéressant, c’est de savoir quelle est sa démarche à lui et pas notre démarche à nous. Une rencontre dans l’intimité, sans barrière. Une rencontre où chacun vient avec ce qu’il est et dans le respect de l’autre.
Les célébrations
Célébrer les grands moments liturgiques en donnant la place à des invités de toutes convictions et en accueillant poètes, artistes et témoins.
Pour mieux pénétrer l’esprit des célébrations du Prieuré, Corinne Owen a posé quelques questions à Gabriel Ringlet :
Gabriel, vous êtes au Prieuré depuis 25 ans et j’ai l’impression que, pour vous, la célébration fait partie de l’identité du Prieuré ?
Et comment donne-t-on ce souffle-là, par quels chemins ?
Et quelle que soit la « conviction », la « philosophie » de cet invité ?
On peut aussi évoquer Noël. C’est assez particulier Noël au Prieuré ?
C’est d’abord Noël ! Avec toute la joie et l’incertitude d’une naissance fragile. Alors, pour l’exprimer, cette naissance-là, pour souhaiter dans les mots d’aujourd’hui la « paix aux hommes de bonne volonté », une fois encore la création artistique et littéraire vient stimuler les textes-mêmes de la liturgie.
Je pense à Christian Merveille qui a su si bien revisiter le thème de la Parole, aux Baladins du Miroir qui ont enchanté l’assemblée (et d’abord au sens tout premier !), à Raphy Rafaël, Philippe Vauchel, Marie Renson, Didier Laloy, Jean-Marie Pétiniot si souvent dans la connivence.
Mais précisément, comment la raconter cette couleur, en quelques mots ?
Célébrer, contrairement à ce que beaucoup imaginent, ce n’est pas s’éloigner du quotidien, de la vie ordinaire, avec ses joies, ses difficultés, ses passions, ses interrogations…, mais s’en rapprocher par un autre chemin.
Avec de « l’ici » faire de « l’au-delà », écrivait Rilke. Autrement dit, élever ce quotidien, comme on élève un enfant, le faire grandir, le conduire plus loin, lui donner du souffle.
Je voudrais revenir à la « couleur chaude » du départ. Vous la choisissez comment, cette couleur propre au Prieuré ?
La palette est vaste. Bernard Tirtiaux qui a réalisé le vitrail de mon petit oratoire me disait qu’il existe plusieurs centaines de rouges… Mais le peintre ou le maître verrier savent bien quel rouge ils veulent pour tel tableau ou pour telle scène. Alors quelle couleur de célébration ?
Aujourd’hui, le Prieuré n’imagine plus une liturgie sans un artiste, un récitant, un peintre, un créateur d’imaginaire. Et sans une relation à l’actualité. La couleur se crée, je crois, à travers la rencontre avec l’invité, dans cette mystérieuse alchimie que représente une célébration.
Précisément, qui avez-vous reçu au fil des saisons ? Je pense d’abord à la Semaine Sainte.
Je rebondis au mot « connivence ». Il en faut pour vous rejoindre. Vous dites souvent que « tout cela n’est pas réservé », mais c’est quand même très culturel, non ?
Il est dommage que le mot « culturel » fasse encore peur, paraisse réservé à un public dit « formé », qui a déjà un bagage. Or, dans nos célébrations, il n’y a aucune « culture préalable ». Ce ne serait plus une célébration ! Ce qui compte avant tout, c’est l’émotion. Qu’à un moment au moins, on se sente rejoint, par un mot, par un geste, un chant, un silence, par un témoignage.
Et qu’on reparte un peu plus léger. Plus encouragé aussi. Car à quoi sert une célébration, si elle ne nous aide pas à redescendre dans la plaine et à mieux traverser la rudesse quotidienne ?