Jeudi Saint
- Date:
6/04/23
- Heure:
de 17h à 20h
L'ÉVANGILE EN DEHORS DES CLOUS
Avec Charles Wright
COMPTE-RENDU
6 avril 2023 : Jeudi Saint célébré à la Ferme du Biéreau à Louvain-la-Neuve
Charles Wright est écrivain et journaliste. La soif d’absolu qui le traverse depuis toujours et le sentiment d’une Présence qui l’accompagne, le poussent à rejoindre la liberté de Jésus sur Le chemin des estives, comme il le raconte dans un superbe livre réédité aux éditions J’ai lu.
« Les vaches nous humanisent. »
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« Derrière tout départ, il y a une fuite, la tristesse de n'être que soi, et il y a un appel, une soif, un désir d'espace et d'infini. » « Contrairement à ce que l’on pense, [les vaches] ne font pas que ruminer des touffes d’herbes, elles ruminent aussi le temps. De fait, les vaches ouvrent à une autre temporalité. Elles enseignent la lenteur et l’art de tendre l’oreille, de rêver, de flâner. Avec leurs gracieux mouvements musculaires, leur nonchalance, la fluidité de leurs déplacements, l’absence de toute tension, leur regard qui se perd parmi les fleurs des champs, elles sont le meilleur tranquillisant. »
Dans son extraordinaire commentaire de l’Évangile de Jean « Je vous appelle amis »*, il explique à quel point le Dieu de Jésus Christ est ami des hommes : « Je crois que la vocation des chrétiens, c’est entrer en relation amicale avec toute réalité, avec les gens qui nous entourent et donc non pas racoler, convertir, ramener les gens à la messe, mais les ramener déjà à eux-mêmes, être des sourciers qui aident les gens à retrouver leur source, se mettre au service de leur liberté. »
* "Je vous appelle amis" : Commentaire de Charles Wright
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« Le christianisme, une civilisation disparue. »
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« Dieu, l'éternellement recherché. »
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Lien vers la vidéo du Jeudi Saint : https://vimeo.com/showcase/leprieure
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Invité : Charles Wright Interview : Gabriel Ringlet Compte-rendu : Jean Bauwin Artistes : Caroline Valentiny, Anne Swennen, Anne-Catherine Luyten, Manuela Vanaubel, Nicolas Valentiny, Pierre de Neuville, Didier Laloy Récitante : Sylvie Rigot Art floral : Simone Baetens, Geneviève d’Hoop, Tensy Gohy Illustrations : Patrick Verhaegen (Pavé) http://www.pavesurle.net/ Photos : Patrick Verhaegen (06/04/2023)
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Né dans un milieu culturellement chrétien où la foi, à défaut de faire vibrer intérieurement, structure et balise l’existence, Charles Wright rêve de prendre la tangente. Il a dix-huit ans et pressent que la soif d’abolu qui le traverse ne pourra se réaliser dans une carrière professionnelle telle que le modèle familial la lui propose. Il se lance pourtant dans une vie sociale où il « réussit ». Il travaille pour la presse écrite, le monde de l’édition, et fréquente même de près la politique en écrivant les discours d’un ministre.
© Joseph Melin
Mais il ressent un vide. Une soif qui ne parvient pas à s’étancher. Vers trente ans, il éprouve le sentiment d’une Présence qu’il a peine à nommer clairement. Petit à petit, cette visite spirituelle va prendre le visage d’un charpentier juif.
À ce moment-là, il est convaincu que le débouché naturel de sa quête intérieure s’appelle vie religieuse. Et pendant dix ans, il explore, fait l’expérience de plusieurs ermitages et passe une année de noviciat chez les jésuites.
Au terme de cette année, en 2019, avec un compagnon jésuite et sans le moindre sou en poche, il entreprend pendant un mois une virée buissonnière à travers les déserts du Massif central. Cette « promenade » de sept cents kilomètres, il la raconte dans Le chemin des estives (« J’ai lu », 2021) et on comprend, à la fin du livre, qu’un discernement s’est opéré. Il ne poursuivra pas sa formation religieuse. Mal à l’aise avec tous les marqueurs identitaires qui caractérisent la vie d’un clerc, il préfère rencontrer la radicalité évangélique « en dehors des clous ».
Le Jeudi Saint, Charles Wright qui vit aujourd’hui dans une cabane en bois proche d’un petit monastère en Ardèche, dira comment il tente de rejoindre la liberté du Christ en « chrétien agnostique ».
Avec lui, nos parlerons de silence, de solitude, de dépouillement et de compassion.
Semaine Sainte