Samedi 3 - Colette Braeckman
Le journalisme est une raison d’être pour cette femme née en 1946 à Ixelles. Colette Braeckman a toujours cherché, par le biais de l’écriture, à faire entendre la formidable indépendance d’esprit qui la caractérise. Elle l’exprime surtout dans ses analyses portant sur l’Afrique centrale, ses populations, les injustices politiques, humaines, sociales passées et leurs répercutions actuelles. Souvent appréciée, parfois décriée, elle suit depuis de nombreuses années l’actualité de la République Démocratique du Congo (RDC) pour le quotidien Le Soir et collabore au Monde diplomatique.
Il y a toujours eu chez elle un goût prononcé pour le travail de « terrain » : le recueil en direct et le croisement des infos, quelles que soient les situations. Et puis une volonté de dépasser les évidences, celles qui conduiraient à la simple reprise du message émis par ses interlocuteurs, au profit d’une analyse qui globalise les enjeux. Quitte à s’exprimer à contre-courant comme elle le fit lorsqu’elle rédigea un article resté célèbre, « Je n’ai rien vu à Timisoara », alors que la plupart de ses confrères se contentaient d’offrir une caisse de résonance à ce qui s’est avéré n’être qu’une communication de pure propagande. C’est avec la même indépendance d’esprit qu’elle rend compte de l’actualité en Afrique centrale grâce à un réseau de contacts qu’elle active lors de ses nombreux voyages, y compris et surtout lorsque la région est à feu et à sang, par exemple lors du génocide rwandais.
Colette Braeckman a écrit de nombreux livres et est co-auteure avec Thierry Michel du film L’Homme qui répare les femmes, consacré au Docteur Denis Mukwege, qui recevra le prix Nobel de la Paix en 2018. Dans son dernier ouvrage, Mes carnets noirs (éd. Weyrich), elle nous livre pas à pas son itinéraire de journaliste au long cours, avec un souci de sincérité peu commun. Dans cet ouvrage passionnant, elle assemble le grand puzzle de sa vie d’aventurière, raconte les coulisses de ses enquêtes et ses tête-à-tête avec les chefs d’État africains et leurs modestes sujets.
L'accompagnement musical de ce Samedi sera réalisé par les Muz' and Friends.
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