Rencontre 1
Jérôme Colin, Les Dragons.
Avant chaque rencontre, les participants lisent une partie de l’Évangile et un roman et les font entrer en résonance de manière personnelle, subjective. Lors des rencontres, ils partagent leur lecture d’abord en s’écoutant sans s’interrompre puis en débattant de leurs découvertes.
Cette année, à travers les mots de Matthieu et ceux de trois romans d’aujourd’hui, il considère quelques visages de la menace et quelques autres qui lui résistent, porteurs de promesse.
Jérôme Colin, Les Dragons (Éd. Allary)
Une plongée dans une maison d’adolescents en souffrance et en colère. Des itinéraires douloureux, des gestes qui soignent. Des montées vers la lumière.
Compte-rendu
« Je repars avec Colette, sa blessure inguérissable. Il y a des êtres qui ne peuvent remonter vers la lumière ». « Je repars avec ces jeunes blessés, ces ‘dragons’ qui tendent la main vers le cercueil de Colette et disent son nom ». « Je repars avec l’idée que nous avons tous quelque chose à réparer en nous ». « Je repars avec la conviction qu’il n’y a de salut que dans l’autre » …
Lors de leur première rencontre, les membres du groupe Bonnes nouvelles partagées ont échangé sur leur lecture du poignant roman de Jérôme Colin, Les Dragons, mis en regard avec les premiers chapitres de l’Évangile de Matthieu, à la lumière du thème du Prieuré : la menace et la promesse.
« Ta parole est une lampe à mon pied, et une lumière à mon sentier » dit le psaume 119 (105). Pour les jeunes profondément blessés par la vie, par leur incapacité à la vivre, l’obscurité est profonde. Mais il ya ceux et celles qui, matin après matin, sont à leurs côtés pour soigner, accompagner, faire surgir les mots… Mais il y a les livres « qui mettent des mots sur ce qui bouillonnait en moi sans que je puisse le formuler »…
« La force, c’est d’aimer les faibles » écrit Steinbeck dont le roman, Des souris et des hommes, accompagne le narrateur des Dragons. Et tout cela résonne fort avec Matthieu : « Frappez, on vous ouvrira » (7,7), « Pourquoi avez-vous peur ? » (8,26), « Heureux les pauvres en esprit… » (5,3).
Menace, promesse. Car voici que le paralytique est guéri (9,2), car « la vie, que l’on croyait finie, déferle à nouveau. Et on est ébahis. » (Dragons, p.173)
Colophon:
Compte-rendu : Anne-Marie Pirard